C’est la rentrée !

La rentrée.

C’était bien quand même, la rentrée.

Tu sors de trois mois de vacances (oui, trois mois. Au mois de juin, quand tu joues au Pendu avec tes profs sur le tableau, c’est un peu les vacances quand même), et tu dois te replonger dans les cahiers, les gros livres d’histoire/géo, et les instruments de torture comme le compas ou le rapporteur.

Deux semaines avant, tu cours dans tous les magasins près de chez toi (ce qui veut dire: à environ 1h30 de route de ta maison) pour trouver LA tenue de la rentrée. C’est important. Il te faut des nouveaux habits pour le jour J, histoire de craner devant les camarades… Mais il te faut aussi ton agenda hors de prix (pas le cahier de texte, c’est pour les bébés ça…), tes beaux stylos en peau de ballon de basket (si si si), ta mini règle, tes minis surligneurs, tes minis stylos Bic et j’en passe. Normal, tu dois avoir la classe le jour de la rentrée.

La veille, tu prépares ton sac. Tu flippes comme il faut. Tu te demandes si tu vas te retrouver avec tes copains de l’année dernière, parce que tu rigolais bien avec eux, et vous étiez un peu les rois de la cour. Tu veux savoir avec qui tu vas être, à côté de qui tu vas pouvoir te mettre.

Le jour J arrive. Tu stresses. Ton sac à dos est trop bien préparé, tu as tes nouveaux vêtements, tes minis stylos, ton bel agenda et ton paquet de Pog dans la poche. Tu débarques dans la cour, regardes la longue liste pour savoir dans quelle classe tu vas être, ou tu attends que le prof t’appelle par ton nom + prénom en écorchant un petit peu le tout. Voilà, tu sautes de joie, tu as retrouvé tes copains, et y’a plein de nouvelles têtes dans ta classe.

Le concours du plus gros mangeur de crottes de nez ou de colle sera peut être battu cette année !

Puis la prise de cours commence. Tu prends des notes, bien détaillées, avec le titre écrit en noir et en gros, le sous titre en rouge, le titre du premier paragraphe en vert souligné. Tu t’appliques, c’est important, parce qu’après tu vas devoir réviser…

Et les jours passent. Les mois. Tu te retrouves avec un agenda qui te sert juste à dessiner, des billes d’encre dans le tube de ton stylo plume pour faire du bruit quand tu écris, la moitié des fournitures de ta trousse est devenue un tas de papier avec des petits mots dessus, ton stylo peau de basket est sur ton bureau à la maison, tes cours ressemblent à des photocopies des cahiers des copains. Ta position dans la salle change aussi de plus en plus. On va dire que tu es très attiré par les cartes du monde au fond de la classe. Ouaip, c’est ça.

Mais tu t’en fiches, l’école c’est nul. En plus, tu dragues le plus beau garçon de la classe (ou la plus belle fille). Ou juste celui qui t’a donné une carte DBZ en fait. Tu lui envoies des petits mots dans ton tube de colle UHU ou dans ton bouchon de stylo Bic. Ou alors tu le lances par terre et tes copains font glisser le petit mot sous leurs pieds jusqu’au destinataire. Mais des fois, le prof est plus malin que toi, et intercepte le petit mot. Là, tu as le choix: (Tu baisses la tête dans tous les cas) Soit le prof va lire le mot devant toute la classe, et t’auras plus qu’à tenter de mettre fin à tes jours en suçant des cailloux dans la cour, soit le prof va garder le petit mot sur son bureau (et le lire, ou pas, au choix). Dans les deux cas, t’es mal.

On passera l’annonce des sports de l’année, la répartition du groupe A et B qui fait que tu vas manger tout seul, 30 minutes plus tard que tous tes copains qui sont dans le groupe B, parce que ton nom de famille commence par un E et tu es dans les premiers sur la liste.

Enfin. Maintenant, tu ne rentres plus à l’école, tu fais un boulot / métro / dodo, et tu as toujours cette petite nostalgie en voyant les rayons des magasins remplis de fournitures scolaires. Idem pour les gamins qui passent, joyeux, devant ton boulot pour aller à l’école. Toi, t’as pas pris une semaine en été, tu gardes tes vacances pour la semaine du nouvel an, ou pour te faire des grands weekends pendant les jours fériés. Mais toi, t’es grand bordel ! Et tu l’as toujours dit : J’en ai marre de l’écooooole !

Nostalgie quand tu nous tiens.